mercredi 14 novembre 2007

Aujourd'hui

Voici un texte que nous avons reçu d'Annick Dufour, au sujet de la brutalité policière envers les étudiants.

Aujourd’hui j’ai vu leurs visages pour la première fois… Leurs VRAIS visages. Aujourd’hui j’ai compris que même au sein d’un pays qu’on dit pacifique, au cœur de ce que nous avons de plus essentiel et de plus intellectuel, rien de peut garantir la paix. Aujourd’hui j’ai été témoin d’une brutalité, d’une violence et d’un sadisme gratuits. J’ai vu la haine dans les yeux de ceux qui sont sensés faire régner l’ordre et nous protéger. J’y ai lu l’envie malsaine de pouvoir et la joie, voir la jouissance, d’infliger des souffrances physiques à d’autres êtres humains. Des êtres humains qui, soyons clairs, ne l’avaient en aucun cas mérité. Aujourd’hui j’ai vu des matraques et des poings, du poivre de Cayenne et des pistolets à impulsions électriques. J’ai compris que nous n’avons pas besoin de vivre dans un pays en pleine guerre civile pour voir des atrocités, des atrocités morales, des injustices flagrantes. J’ai compris aujourd’hui que rien n’est trop gros, rien n’est superflu ou injustifié lorsque qu’il s’agit de faire sentir à des étudiants qu’ils ne seront pas entendus, ni compris. Pour leur faire sentir la haine envers leurs idéaux et leurs revendications.
Aujourd’hui nous voulions manifester pacifiquement notre désaccord avec la vision de l’éducation de notre futur recteur à l’UQAM, M. Corbo. Aujourd’hui nous voulions entamer dans la beauté notre grève et commencer à diffuser intelligemment, artistiquement, notre message. Nous avions des espoirs, de belles idées et des projets en tête. Mais aujourd’hui ne s’est pas déroulé comme prévu.
Aujourd’hui nous nous sommes fait réprimer, tabasser, frapper, engueuler et arrêter. Aujourd’hui cependant des gens on eu le courage de rester debout devant les policiers, de rester calme devant la cohue, des garder leur sang-froid et leur esprit clair malgré tout. Aujourd’hui ces gens sont demeurés pacifiques, même en ayant sous les yeux des camarades matraqués injustement. Je voudrais féliciter ces gens, ces étudiants qui on eu la force de se dresser, pleins de vérité et d’espoir. Je voudrais aussi dire à ces messieurs les policiers, à ces brutes irraisonnées, à ces provocateurs qui ont tout fait pour déclencher la confrontation, que plusieurs personnes aujourd’hui on vus leurs gestes, on entendus leurs paroles. Que beaucoup de gens; étudiants, travailleurs et passants confondus, ont vu la violence, ont vu le vieil homme être poussé, sauvagement, ont vu ces jeunes hommes recevoir des coups de matraque en pleine poitrine, ont vu cette jeune fille tomber sur le trottoir et être écrasée sous les autres personnes qui tombaient sur elle, eux-mêmes poussées par les policiers. Aujourd’hui, non seulement nous avons vu et entendu, mais nous avons filmé et photographié… et nous ne nous tairons pas…

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